L’huître plate a été élevée pour la première fois sur la concession d’Auguste de Solminihac et de son beau-frère Hippolyte de Mauduit, dans l’estuaire de la rivière de Bélon en 1864. Conseillés par Victor Coste (fondateur du Marinarium du Collège de France de Concarneau), ils tapissent le fond de la rivière de tuffeau argileux et de sable pour accueillir le naissain d’huîtres. Ces pionniers créent le premier établissement ostréicole de la rivière, qui prospère grâce à l’arrivée du train à Quimperlé, avec des expéditions jusqu’en Angleterre.
La Bélon connaît rapidement du succès avec l’obtention de distinctions, comme les médailles d’or et d’argent au concours gastronomique de 1875. Repérée par les grands restaurateurs parisiens, l’huître plate de Bélon supplante peu à peu celle d’Ostende.
Elle acquiert très vite une forte renommée, toujours d’actualité, qui s’explique par la particularité de cette rivière. La rivière de Bélon est un mélange d’eau douce ( riche en sels minéraux et en fer ) et d’eau de mer. La rivière connaît deux marées journalières, entrainant un brassage des eaux, un taux de salinité favorable à l’élevage ostréicole et une abondance de plancton. La rivière de Bélon est un écosystème unique, donnant aux huîtres un goût mi-noisette, mi-palourde.
LES HUÎTRIÈRES DU CHÂTEAU DE BÉLON AUJOURD’HUI
Sensible à la protection de l’environnement, François de Solminihac conserve une production artisanale pour des huîtres de qualité, en privilégiant des circuits courts de vente. La ferme ostréicole produit entre 15 et 20 tonnes d’huîtres creuses par an et affine autant d’huîtres plates.
En descendant sur le port, en fonction des marées, il est possible d’apercevoir les bassins et une partie plus ou moins découvertes des parcs sous le Château. Les huîtres y sont disposées en poches grillagées sur des armatures métalliques appelées « tables ».
Ce procédé permet de les décoller du fond et favorise ainsi leur respiration et leur alimentation. Les huîtres sont ensuite travaillées tout au long de leur croissance (poches brassées, retournées, dédoublées à différentes reprises…). Ce stockage en poches facilite les tâches et permet de quantifier les lots.
LE MANOIR FAMILIAL
Après la présence des gallo romain, le manoir était au moyen-âge un lazareth de quarantaine pour les bateaux et un site fortifié pour garder le port de Bélon (présence d’une batterie avec son canon). Le manoir a été ensuite embelli au 18ème siècle par une façade en pierre blanche. C’est ici que vivait Auguste de Solminihac, le créateur de l’huître de Bélon, et c’est toujours la demeure de la même famille d’ostréiculteurs passionnés par ce domaine naturel et historique. Celui-ci a été inscrit Monument Historique ainsi que la ferme ostréicole d’origine.
